Lorsqu’une entreprise subit un préjudice du fait d’un transporteur routier, retard de livraison, perte de marchandise, avarie ou inexécution du contrat, il est essentiel de connaître les étapes à suivre pour engager une action en justice contre le transporteur efficace. Cet article vous propose un guide structuré afin de comprendre la procédure applicable, les délais à respecter, les recours possibles, et l’intérêt de faire appel à un avocat.
Identifier la responsabilité du transporteur
Déterminer la nature du litige
Avant d’enclencher une action en justice, il convient de bien cerner la nature du litige :
- Retard de livraison compromettant l’activité ou les engagements commerciaux.
- Perte ou avarie de la marchandise pendant le transport routier.
- Inexécution partielle ou totale du contrat de transport.
La responsabilité du transporteur est de nature contractuelle. Il est donc nécessaire d’étudier les conditions du contrat et les documents de transport (lettre de voiture, facture, CGV).
Responsabilité présumée du transporteur
En droit français, issue de la Convention relative au contrat de transport international de marchandises par route (CMR) et de l’article L133-1 du Code de commerce, le transporteur est présumé responsable en cas de dommage. Il peut toutefois s’exonérer en prouvant :
- La force majeure,
- Une faute de l’expéditeur ou du destinataire,
- Un vice propre à la marchandise.
Rassembler les preuves
La réussite d’une action repose sur un argumentaire solide, étayé de preuves écrites :
- La lettre de voiture ou bon de livraison,
- Photographies ou constat d’huissier en cas d’avarie visible,
- Échanges d’emails avec le transporteur,
- Facture de dédommagement ou évaluation du préjudice subi.
En cas de litige, le recours à un contentieux peut être évité si les éléments de preuve permettent d’aboutir à une résolution amiable.
Respecter les délais de réclamation
Les délais pour engager une action judiciaire sont très courts dans ce domaine :
- 3 jours ouvrables (hors jours fériés) pour notifier des réserves en cas d’avarie ou de perte partielle lors de la réception des marchandises, conformément à l’article L133-3 du Code de commerce.
- 1 an pour intenter une action judiciaire à compter de la date de livraison ou du jour où elle aurait dû avoir lieu (prescription annale).
Passé ce délai, l’action peut être irrecevable, sauf exceptions. Il est donc recommandé d’agir rapidement avec l’assistance d’un avocat.
Envisager une résolution amiable du litige
Mise en demeure préalable
Avant tout contentieux, une mise en demeure adressée au transporteur permet parfois de débloquer la situation à l’amiable. Cette lettre doit comporter :
- Les faits reprochés (perte, retard, dommage),
- Le fondement juridique de la réclamation,
- Le montant de l’indemnisation demandée,
- Un délai pour répondre (généralement 8 ou 15 jours).
Une mise en demeure rédigée par un avocat specialisé en transport a souvent plus de poids auprès du transporteur ou de son assureur.
Recours aux modes alternatifs (médiation, arbitrage)
Des mécanismes alternatifs comme la médiation ou l’arbitrage sont parfois prévus dans les conditions générales du contrat de transport. Ils peuvent s’avérer plus rapides et moins coûteux qu’un procès.
Introduire une action judiciaire
Quelle juridiction saisir ?
En principe, c’est le Tribunal de commerce du lieu du siège social du transporteur ou du lieu de livraison qui est compétent. Néanmoins, certaines conventions peuvent désigner un autre tribunal compétent contractuellement.
Procédure à suivre
- Mandater un avocat afin d’analyser le dossier et rédiger l’assignation.
- Introduire l’instance au fond ou en référé (si l’urgence ou les preuves sont en danger).
- Participer à l’audience et produire les pièces justificatives.
- Demander, selon le cas, des dommages-intérêts, une exécution forcée ou une résolution du contrat.
L’importance d’un accompagnement juridique adapté
Du courrier de mise en demeure à la saisine en justice, un litige avec un transporteur routier peut impacter lourdement votre chaîne logistique et votre trésorerie. L’assistance d’un avocat expert en responsabilité du transporteur vous permet de :
- Sécuriser chaque étape de la procédure,
- Faire valoir au mieux les preuves et les textes applicables,
- Optimiser vos chances d’indemnisation ou de résolution.
Vous êtes dirigeant de TPE ou PME ? Profitez de notre abonnement juridique annuel et bénéficiez d’un accompagnement personnalisé tout au long de l’année.


