Catégories de biens exclus du fonds de commerce

par | 6 Mai, 2023 | Articles droit commercial, Exprime Avocat

Le fonds de commerce représente une universalité de droit composée de divers éléments indispensables à l’exercice d’une activité commerciale. Cependant, certains biens essentiels sont notoirement exclus de cette composition, une décision encadrée par dispositions spécifiques et jurisprudentiels. Cet article explore en détail ces exclusions, s’appuyant sur les textes législatifs pertinents pour évaluer leurs implications juridiques et pratiques.

Cadre législatif des exclusions

La notion de fonds de commerce, bien qu’ayant évolué, reste influencée par la loi du 17 mars 1909, aujourd’hui codifiée dans le Code de Commerce aux articles L. 141-5 et L. 142-2. Ces textes déterminent la nature des biens pouvant constituer un fonds de commerce mais ne détaillent pas explicitement les exclusions, qui ont été précisées par la jurisprudence et les doctrines dominantes.

Catégories de biens exclus : Immeubles et valeurs mobilières

Immeubles

Bien que les textes législatifs ne mentionnent pas explicitement l’exclusion des immeubles du fonds de commerce, la jurisprudence et la doctrine ont constamment interprété la législation en ce sens. Les articles L. 141-5 et L. 142-2 du Code de Commerce, qui régissent la composition et le nantissement du fonds de commerce, omettent de lister les immeubles comme des éléments intégrables, soulignant ainsi leur exclusion implicite.

La doctrine juridique a également affirmé cette exclusion. Selon le principe bien établi en droit commercial, l’immeuble où s’effectue l’exploitation commerciale ne peut être considéré comme partie du fonds de commerce. Cette interprétation est soutenue par l’objectif de simplification des transactions commerciales et de clarification des droits de propriété et des garanties.

Raisons pratiques de l’exclusion

L’exclusion des immeubles du fonds de commerce repose sur plusieurs considérations pratiques importantes :

  • Clarification des transactions : Séparer les immeubles du fonds de commerce permet de simplifier les procédures de vente, de nantissement, et de succession en affaires. Cela réduit la complexité des évaluations et des transferts de propriété.
  • Gestion des garanties : Les immeubles, en tant que biens immobiliers, peuvent être hypothéqués indépendamment du fonds de commerce, ce qui offre une clarté et une sécurité accrues aux créanciers.
  • Protection juridique : Cette séparation aide à protéger les droits des créanciers en cas de faillite ou de liquidation, en assurant que les biens immobiliers ne soient pas automatiquement entraînés dans les procédures affectant le fonds de commerce.

Implications juridiques de l’exclusion

Conséquences sur les opérations de crédit : L’exclusion des immeubles a des implications directes sur les opérations de crédit liées au fonds de commerce. Les entrepreneurs doivent souvent négocier des garanties distinctes pour les prêts, ce qui peut impliquer des coûts et des procédures supplémentaires.

Difficultés dans les évaluations du fonds : L’exclusion des immeubles peut également compliquer l’évaluation du fonds de commerce pour la vente ou pour des raisons fiscales, car elle nécessite une distinction claire et souvent complexe entre les actifs inclus et exclus.

Liquidités, valeurs mobilières, et créances

Tous comme les biens immobiliers, les articles du Code de Commerce relatifs à la composition du fonds de commerce, n’excluent pas explicitement les liquidités, les valeurs mobilières, ni les créances comme faisant partie du fonds. La pratique juridique et la doctrine ont interprété ces omissions comme une indication claire de leur exclusion.

La doctrine juridique renforce cette interprétation par l’argument que l’inclusion de tels éléments, qui peuvent varier fréquemment en valeur et en existence, compromettrait la stabilité et la prévisibilité nécessaires à l’évaluation et à la gestion efficace du fonds de commerce.

Raisons pratiques et juridiques

Volatilité et liquidité : Les liquidités et valeurs mobilières représentent des actifs hautement liquides et volatils dont la valeur peut fluctuer significativement sur de courtes périodes. Leur exclusion évite donc que la valeur du fonds de commerce ne soit trop exposée à ces fluctuations.

Nature des créances : Les créances, en tant qu’éléments à recevoir, présentent un risque d’irrécouvrabilité. Intégrer de telles incertitudes dans le fonds de commerce pourrait compromettre sa stabilité financière et rendre plus complexe l’évaluation de sa valeur réelle.

Séparation des patrimoines : Cette exclusion aide à maintenir une distinction claire entre les actifs affectés directement à l’exploitation commerciale et ceux relevant de la gestion financière générale de l’entreprise, facilitant ainsi la gestion des risques et la clarté des garanties pour les créanciers.

Implications juridiques de l’exclusion

Gestion des garanties : L’exclusion de ces éléments affecte directement les options de garanties disponibles pour les prêts. En concentrant le fonds sur des actifs plus stables et directement liés à l’activité commerciale, les créanciers peuvent mieux évaluer les risques et les garanties offertes.

Transactions commerciales : Cette séparation permet également une plus grande transparence lors des transactions impliquant le fonds de commerce, telles que les ventes ou les transferts, en limitant les actifs concernés à ceux strictement opérationnels.

Conclusions

L’exclusion des immeubles du fonds de commerce est un principe bien établi en droit commercial, soutenu par des raisons juridiques et pratiques solides. 

De son côté, l’exclusion des liquidités, valeurs mobilières, et créances du fonds de commerce est un principe qui s’appuie sur la nécessité de stabilité et de clarté dans la gestion des actifs commerciaux.

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