Astreinte : définition et analyse juridique

par | 13 Avr, 2023 | Exprime Avocat, Recouvrement de créances

Astreinte

L’astreinte est une mesure juridique couramment utilisée pour inciter une personne à respect ses obligations. Elle permet au juge de contraindre une partie à exécuter une obligation, en imposant des pénalités financières en cas de non-respect de celle-ci.

L’astreinte est ainsi un instrument efficace pour garantir le respect des décisions de justice et/ou assurer l’effectivité des droits. Dans cet article, nous explorerons en détail la notion d’astreinte, son fonctionnement et son application.

Définition et nature juridique de l’astreinte

L’astreinte est une mesure d’exécution indirecte en vertu de laquelle une somme d’argent est ordonnée par le juge, en vue de contraindre le débiteur d’une obligation de faire, de ne pas faire ou de donner à s’exécuter.

Il s’agit donc d’une mesure coercitive visant à inciter une partie à respecter une obligation en lui infligeant des pénalités financières en cas de non-respect.

Elle est considérée comme une mesure d’exécution indirecte, puisqu’elle ne contraint pas directement la partie débitrice à exécuter son obligation, mais l’encourage à le faire en imposant des conséquences financières en cas de non-exécution.

D’origine prétorienne, l’astreinte a était définie par le législateur à l’article 33 de la loi n°91-650 du 9 juillet 1991 abrogée. Son régime juridique est actuellement codifiée aux articles L.131-1 à 131-4 du CPCE.

Types d’astreinte

Il est possible de distinguer deux types d’astreintes.

L’astreinte judiciaire

Elle est prononcée par un juge dans le cadre d’une décision de justice. Elle est généralement ordonnée lorsqu’une partie est condamnée à exécuter une obligation de faire, de ne pas faire ou de donner, et que le juge estime qu’il existe un risque que la partie ne respecte pas cette obligation.

L’astreinte conventionnelle

Elle est prévue par les parties dans un contrat, en vue de garantir l’exécution d’une obligation contractuelle. L’astreinte conventionnelle doit être fixée d’un commun accord entre les parties et doit respecter les conditions de validité. En vrai, cette stipulation contractuelle se qualifie de clause pénale (Cour de cassation 3 septembre 2015, Pourvoi nº 14-20.431).

Astreinte spécifique

Outre les dispositions générales (art.L.131-1 et suivants du CPCE), l’astreinte est également prévue par de nombreuses dispositions particulières qui permettent au juge de l’ordonner.

Par exemple, l’article L.480-7 du code de l’urbanisme, article L.911-4 du CJA, article 132-67 du code pénal ou encore l’article L. 611-2 du code de commerce portant injonction de déposer les comptes annuels.

Bien que plusieurs dispositions permettent au juge d’imposer une astreinte, il n’existe pas toujours de régime spécifique. Les textes servent principalement à encourager l’utilisation de l’astreinte sans pour autant l’exclure du droit commun.

Fixation et liquidation de l’astreinte

La fixation de l’astreinte repose sur l’appréciation souveraine du juge, qui détermine le montant et la durée de celle-ci. Elle peut être fixée à une somme forfaitaire, à un montant déterminé par jour de retard, ou à un montant proportionnel au préjudice subi par le créancier.

La liquidation de l’astreinte intervient lorsque la partie débitrice n’a pas respecté l’obligation qui lui incombait. Le juge peut alors ordonner la liquidation de l’astreinte, c’est-à-dire la transformation de la somme d’argent due au titre de l’astreinte en une somme définitivement acquise au créancier.

Il est important de noter que la liquidation de l’astreinte n’est pas automatique et nécessite une nouvelle décision judiciaire. Le juge peut également décider de moduler le montant en fonction des circonstances, de la bonne foi des parties ou de la gravité des manquements.

Exécution et extinction de l’astreinte

L’astreinte peut être exécutée par le biais des mesures d’exécution forcée. Cela implique généralement la saisie des biens du débiteur ou la saisie de ses comptes bancaires pour récupérer la somme due au titre de l’astreinte.

L’astreinte peut être éteinte ou prend fin dans certaines circonstances. Elle peut notamment être éteinte lorsque la partie débitrice exécute volontairement son obligation, lorsque la partie créancière renonce à l’astreinte, ou encore lorsque l’obligation devient impossible à exécuter en raison de circonstances indépendantes de la volonté des parties (force majeure).

Critiques et limites de l’astreinte

Bien que l’astreinte soit un outil juridique efficace pour encourager l’exécution des obligations, elle présente également certaines limites. Tout d’abord, elle ne garantit pas nécessairement l’exécution effective de l’obligation, puisque la partie débitrice peut préférer payer l’astreinte plutôt que de s’exécuter.

De plus, elle peut parfois être considérée comme une sanction disproportionnée, en particulier lorsque le montant de l’astreinte est très élevé par rapport à l’obligation en cause.

En outre, elle peut également soulever des problèmes d’équité entre les parties, notamment lorsque la partie créancière bénéficie d’un avantage financier important en raison de la non-exécution de l’obligation par le débiteur.

Conclusion

L’astreinte est un mécanisme juridique puissant permettant d’assurer le respect des obligations et la réalisation des objectifs fixés par les décisions de justice. Malgré ses limites et les critiques qu’elle suscite, l’astreinte demeure un outil efficace pour garantir l’effectivité des droits et obligations des parties si elle est correctement utilisée.

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