Les bénéficiaires effectifs : définition et principes généraux

par | 4 Mar, 2022 | Articles droit des sociétés, Exprime Avocat

Les bénéficiaires effectifs

Dans l’optique d’améliorer la transparence et lutter contre le blanchiment et financement du terrorisme, le droit communautaire a imposé aux Etats membres à travers la 4ème directive anti-blanchiment n° 2015/849 du 20 mai 2015 de mettre en place un dispositif centralisé d’identification des bénéficiaires effectifs des sociétés établis sur leur territoire. Ainsi, l’article L. 561-46 du code monétaire et financier, prévoit que certaines sociétés et groupements sont tenues d’identifier et de déclarer leurs bénéficiaires effectifs. Il s’agit notamment des sociétés non cotées immatriculées au registre du commerce et des sociétés, et autres groupements.

Quant au bénéficiaire effectif, il est défini par la réglementation comme la personne physique qui possède ou contrôle une société, ou pour le compte de qui une opération est réalisée (C. mon. fin., art. L. 561-2-2).

Les entités concernées par la déclaration des bénéficiaires effectifs

Les entités devant déclarer les bénéficiaires effectifs sont prévues par l’article L. 561-45-1 du code de commerce. Il s’agit des sociétés tenues de s’immatriculer au RCS et dont les titres ne sont pas admis aux négociations sur un marché réglementé, qu’elles soient civiles (SCI, SCP…) ou commerciales les (SARL, SAS, SA, SNC).

De plus, les placements collectifs, associations, fondations, fonds de dotation, fonds de pérennité ou autres fiduciaires sont également soumis à cette obligation, sauf exceptions. En effet, les associations ne devraient pas être concernées car n’ayant pas de bénéficiaires effectifs compte tenu de leur nature juridique (absence de distribution de dividendes). Toutefois, les sociétés constituées d’associés personnes morales à but non lucratif, sont tenues de faire une déclaration par défaut. De plus, les associations et fondations qui émettent des obligations et donc soumises à la procédure d’immatriculation au registre du commerce et des sociétés, sont également tenues de l’obligation de déclaration de leurs bénéficiaires effectifs.

Identification des bénéficiaires effectifs 

Par bénéficiaires effectifs, on entend au sens de l’article L 561-2 du code monétaire et financier, des personnes physiques qui exercent un contrôle effectif d’une société. L’exercice du contrôle effectif s’apprécie au nombre d’action détenues directement ou indirectement par la personne physique ou du poids du pouvoir qu’elle exerce dans la société.

La notion du bénéficiaire effectif est prévue par les articles R. 561-1 (relatif aux sociétés), R. 561-2 (relatif aux placements collectifs), R. 561-3 (relatif aux associations, fondations, fonds de dotation, GIE) et R. 561-3-0 (relatif aux fiducies et trusts).

En principe, est considérée comme bénéficiaire effectif, toute personne qui détient plus de 25% du capital ou des droits de vote d’une société ou qui exerce un véritable contrôle sur les organes de direction de celle-ci. Si aucune personne physique présente dans la société ne remplit ces conditions, le représentant légal de la société est considéré d’office comme le bénéficiaire effectif.

Déclaration

Il est important de souligner que l’obligation de déclaration incombe à la société et non aux bénéficiaires effectifs. Cela consiste essentiellement en l’inscription sur un registre des personnes physiques qui contrôlent une société.

L’article R. 561-56 du CMF précise le contenu du document qui doit être ainsi déposé. C’est le représentant légal de la société qui est tenu d’accomplir la formalité auprès du greffe du tribunal de commerce du lieu siège de celle-ci.

La société devra donc requérir les informations relatives à ces personnes (nom et prénom, adresse, situation personnelle, nationalité…) ainsi que celles concernant les modalités de contrôle (actions ou droit de vote dans la société) et les déclarer au tribunal de commerce. Ensuite, tout événement postérieur affectant la vie de la société et susceptible d’entrainer un changement de contrôle de cette dernière, oblige une modification des informations déclarées dans les 30 jours suivant la survenance du transfert ou changement de contrôle (article R. 561-55 CMF).

Accès au registre des bénéficiaires effectifs

Conformément à l’article L.561-46 du CMF, seules sont accessibles au public, les informations relatives aux nom, nom d’usage, pseudonyme, prénoms, mois, année de naissance, pays de résidence et nationalité des bénéficiaires effectifs ainsi qu’à la nature et à l’étendue des intérêts effectifs qu’ils détiennent dans la société ou l’entité.

Les personnes ayant accès à l’intégralité des informations relatives aux bénéficiaires effectifs sont prévues par l’article R. 561-57 du CMF.

Délai et sanctions 

Pour les entreprises nouvellement crées, la demande d’immatriculation au registre des bénéficiaires effectifs, doit intervenir dans un délai de 15 jours à compter de la délivrance du récépissé de dépôt de dossier de création d’entreprise.

Si c’est une modification des informations initialement déclarées, le délai est de 30 jours suivant tout fait ou acte rendant nécessaire la rectification ou le complément des informations qui y sont mentionnées.

Tout défaut de déclaration du ou des bénéficiaires effectifs est pénalement sanctionné d’une peine d’emprisonnement pouvant atteindre 6 mois et 7 500 € d’amende. Cette amende est de 37 500 € lorsqu’il s’agit d’une personne morale avec possibilité de peines complémentaires en l’occurrence, une interdiction de gérer. De même, le dépôt d’un document comportant des informations inexactes ou incomplètes est aussi sanctionné.

Enfin, le président du tribunal peut enjoindre, d’office ou sur requête, à l’entité concernée de procéder ou faire procéder soit aux déclarations des informations relatives aux bénéficiaires effectifs, soit à la rectification de ces informations lorsqu’elles sont inexactes ou trompeuses (C. mon. fin., art. L. 561-48).

Somme toute, le but de la formalité est de permettre davantage de transparence par un accès aux informations sur les bénéficiaires effectifs de société ou groupe de sociétés.

Besoin d’une consultation avec un Avocat ?
Prenez rendez-vous en ligne immédiatement !
89 euros TTC

               

Avocat droit bancaire

Défense et conseil de vos intérêts, avocat en droit du crédit, en droit des moyens de paiement ou en réglementation bancaire. 

avocat droit des sociétés

Avocat en défense et conseil sur les litiges entre associés, sur la responsabilité des dirigeants, litiges R.C.S ou la gestion juridique des sociétés

Avocat droit commercial

Défense et conseil de vos intérêts sur les fonds de commerce et sur les baux commerciaux, ainsi que sur l’ensemble des relations et contrats commerciaux

avocat recouvrement de créances

Recouvrement de créances , par l’injonction de payer, le référé ou la procédure au fond.

Découvrez nos packs recouvrement de factures impayées.

Entrer en contact

Avoir une estimation gratuite ou prendre rendez-vous

Secret professionnel

Personne ne sera informé de nos échanges et de son contenu.

Sécurité

L’ensemble des transferts de fonds sont placés sur le compte de la CARPA.

Fidélité

L’engagement de loyauté à l’égard de son client est l’un des principe essentiel de la déontologie des avocats. 

Compétence

L’avocat bénéficie d’une expertise en droit et suit une formation annuelle d’actualisation lui permettant d’assurer un service juridique d’excellence.