Litiges liés aux contrats logistiques intégrés

par | 4 Oct, 2025 | Procédure

Comprendre le contrat logistique intégré

Le contrat logistique intégré est un accord complexe par lequel une entreprise (le donneur d’ordre) confie à un prestataire logistique l’exécution d’un ensemble d’activités liées à sa chaîne d’approvisionnement : transport, entreposage, gestion des stocks, préparation de commandes, livraison, etc. Contrairement aux simples contrats de transport, ce contrat repose sur une approche globale et stratégique de la supply chain.

Principales caractéristiques du contrat logistique

Ce type de contrat se distingue par :

  • La durée généralement longue de la relation contractuelle (plusieurs années)
  • Une forte dépendance fonctionnelle entre les parties
  • La combinaison de plusieurs prestations (multimodalité, gestion informatique, maintenance, etc.)
  • Des clauses de performance (ex : délais, taux de service, niveau de casse acceptable)

Sources de litiges fréquents dans la relation logistique

Les litiges portant sur les contrats logistiques sont variés et souvent complexes à gérer, en raison de leur nature hybride (commerciale, technique et juridique). Quelques causes fréquentes méritent une attention particulière.

Non-respect des indicateurs de performance

Les contrats logistiques comprennent généralement des engagements chiffrés : délais de livraison, taux d’erreur, taux de disponibilité du stock, etc. En cas de non-respect de ces KPI (Key Performance Indicators), le donneur d’ordre peut engager la responsabilité contractuelle du prestataire, voire demander des pénalités de retard.

Clauses de pénalités et de bonus-malus
De nombreux contrats logistiques prévoient des systèmes de pénalités en cas de non-respect des indicateurs de performance (ex : retard de livraison, erreurs de préparation).
Il est également possible d’instaurer un mécanisme de bonus-malus, récompensant le prestataire en cas de dépassement des objectifs. Cette logique incitative permet d’équilibrer la relation contractuelle et d’éviter une approche uniquement punitive.

Pertes ou avaries de marchandises

Le litige survient notamment lorsque des colis sont endommagés ou perdus lors d’un transfert physique. Il est alors essentiel d’identifier si la responsabilité incombe au transporteur, à l’entrepôt ou si elle résulte de dysfonctionnements internes. Le régime de responsabilité peut varier selon qu’il s’agit d’un contrat de transport ou d’un mandat logistique plus large.

Articulation des régimes de responsabilité
Dans les contrats logistiques intégrés, il est fréquent que coexistent plusieurs régimes juridiques :

  • Responsabilité du transporteur (obligation de résultat, Code des transports / CMR),

  • Responsabilité de l’entrepositaire (obligation de garde et restitution, Code civil art. 1927 s.),

  • Responsabilité du logisticien (mandat ou prestation de service, droit commun des contrats).
    Bien définir contractuellement quel régime s’applique à chaque maillon de la chaîne est essentiel pour éviter les conflits d’interprétation.

Déséquilibre ou rupture contractuelle

Il arrive que l’une des parties décide unilatéralement de modifier ou d’interrompre la collaboration logistique, souvent au détriment de l’autre. Ces situations peuvent donner lieu à des actions en réparation, notamment si la rupture est jugée brutale au sens de l’article L442-1 II du Code de commerce. Voir l’article sur la rupture brutale des relations commerciales établies.

Dépendance économique et abus de position dominante
Outre la rupture brutale, certains contentieux naissent d’un déséquilibre significatif ou d’une dépendance économique entre le prestataire et son donneur d’ordre (ou inversement).
Le Code de commerce (art. L.442-1 I) permet de sanctionner les clauses abusives ou les pratiques imposées par une partie en position de force.

Cadre juridique applicable et résolution des conflits

Le traitement du contentieux supply chain repose sur l’analyse des clauses du contrat logistique, mais aussi sur les textes du droit commun des contrats, du Code de commerce ainsi que, selon les cas, des conventions internationales (comme la CMR en matière de transport international).

Choix de la juridiction compétente

Le contrat peut désigner une juridiction précise en cas de litige. À défaut, ce sont les règles de compétence territoriale et matérielle du droit français qui s’appliquent. Pour les litiges entre professionnels, les tribunaux de commerce sont en principe compétents.

Modes alternatifs de règlement

Avant toute action en justice, il est vivement recommandé de privilégier :

  • La médiation ou la conciliation
  • L’arbitrage, si la clause compromissoire est prévue
  • La négociation directe entre dirigeants d’entreprise assistés de leurs avocats

Ces méthodes permettent souvent de préserver la relation commerciale, voire de réajuster le contrat logistique à la réalité opérationnelle.

Conseils pratiques pour prévenir les litiges logistiques

La meilleure stratégie reste préventive : un contrat logistique bien rédigé constitue la première barrière contre les litiges futurs.

Soigner la rédaction du contrat

Voici quelques bonnes pratiques :

  1. Définir précisément les prestations attendues
  2. Fixer des obligations de résultat et non de moyens lorsqu’il est possible
  3. Prévoir des indicateurs de performance clairs et objectifs
  4. Réglementer les procédures de réclamation (délais, preuves, interlocuteurs)
  5. Encadrer contractuellement les cas de force majeure ou d’aléas (pic saisonnier, défaillance fournisseur)

Impliquer les directions juridique et opérationnelle

Le succès d’un contrat logistique intégré repose sur une collaboration constante entre les équipes commerciales, juridiques et logistiques. Un suivi régulier du contrat, via des comités d’exploitation ou des audits qualité, limite les risques de contentieux.

Conclusion

Les litiges liés aux contrats logistiques intégrés reflètent la technicité et la sensibilité de la chaîne d’approvisionnement moderne. Pour les entreprises, notamment les TPE et PME, il est essentiel de sécuriser juridiquement ces contrats et de se faire accompagner dès la phase de négociation pour anticiper les différends potentiels.

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