Conditions générales de vente (CGV) : définition juridique

par | 23 Mai, 2025 | Articles droit commercial, Exprime Avocat

Conditions générales de vente, CGV

Les conditions générales de vente (CGV) constituent un élément fondamental des relations commerciales, notamment entre professionnels, mais aussi dans les relations BtoC (business to consumer). Elles régissent les modalités d’exécution de la vente, de la commande à la livraison, en passant par les prix, les délais, les garanties, ou encore les clauses de responsabilité. Les CGV ont un rôle juridique, contractuel et stratégique. Leur maîtrise est essentielle pour toute entreprise souhaitant sécuriser ses activités commerciales.

Ce présent article a pour ambition d’exposer de manière détaillée le cadre juridique des CGV, leur rédaction, leur portée, les risques liés à leur absence ou à leur mauvaise formulation, ainsi que les principales jurisprudences les concernant.

Définition

Les conditions générales de vente sont un ensemble de clauses standardisées, rédigées par le vendeur, qui ont pour but de fixer le cadre contractuel de ses ventes. Elles présentent les règles générales applicables à toutes les ventes de produits ou de prestations de services qu’il propose.

On distingue les CGV entre professionnels (BtoB) et les CGV entre professionnels et consommateurs (BtoC), ces dernières étant particulièrement encadrées par le droit de la consommation.

Portée contractuelle

Les CGV n’ont force obligatoire qu’à partir du moment où elles ont été portées à la connaissance de l’autre partie et acceptées. Cette acceptation peut être expresse (signature, coche « j’accepte les CGV ») ou tacite (commande avec référence aux CGV connues du client).

Les CGV peuvent être intégrées dans un contrat-cadre, un bon de commande ou affichées en ligne. En cas de litige, elles permettent de prouver les règles convenues entre les parties.

Cadre légal et obligations du vendeur

En BtoB : article L. 441-1 du Code de commerce

Le Code de commerce impose au vendeur professionnel d’avoir des CGV disponibles sur demande. Le fournisseur est tenu de les communiquer à tout acheteur professionnel qui en fait la demande. Il ne s’agit pas d’une obligation de transmission spontanée, mais d’une obligation de communication.

Les CGV BtoB doivent comporter un minimum de mentions : Les conditions de vente (transfert de propriété, réception, livraison). Le barème des prix unitaires, les réductions de prix, les conditions de règlement (délais, pénalités, escompte).

En BtoC : droit de la consommation

Les CGV BtoC doivent être fournies de manière lisible et compréhensible au consommateur, avant la conclusion du contrat (article L. 221-5 et suivants du Code de la consommation). Elles doivent notamment préciser :

  • Les caractéristiques essentielles du bien ou du service
  • Le prix total, toutes taxes comprises
  • Le droit de rétractation
  • Les garanties (légale de conformité, garantie des vices cachés)
  • Les modes de livraison et délais

Spécificités en matière de commerce électronique

Dans la vente en ligne, les CGV doivent être facilement accessibles, lisibles, et acceptées de façon expresse. L’article L. 221-14 du Code de la consommation impose que le consommateur confirme explicitement qu’il accepte les CGV avant de valider sa commande.

Clauses essentielles dans les CGV

Les CGV peuvent contenir des clauses variées selon l’activité du vendeur. Certaines sont toutefois essentielles et doivent être rédigées avec rigueur.

Clause de prix

Elle doit indiquer clairement le prix, le barème, les réductions et les modalités de variation (indexation, etc.). Une clause de prix floue est inopposable.

Clause de livraison

Elle précise les délais, les modalités de transport, les frais, les réserves à émettre et les responsabilités.

Clause de transfert de propriété et des risques

Elle peut prévoir une réserve de propriété jusqu’au paiement complet du prix (article 2367 du Code civil). Elle doit être acceptée expressément et être opposable.

Clause de réglement

Elle mentionne les délais de paiement, les pénalités en cas de retard (taux d’intérêt légal majoré) et les indemnités forfaitaires (40 € minimum).

Clause limitative ou exonératoire de responsabilité

Elle est admise sauf en cas de dol ou de faute lourde. En BtoC, elle doit respecter les articles R. 212-1 et suivants du Code de la consommation (clauses abusives).

Clause de résolution

Elle peut prévoir la résiliation automatique du contrat en cas de non-paiement, de force majeure ou d’inexécution.

Clause attributive de compétence ou loi applicable

En BtoB, elle est licite si acceptée expressément. En BtoC, elle est sans effet si elle prive le consommateur des juridictions de son domicile.

Rédaction et opposabilité

Conditions de validité

Les CGV doivent être rédigées de manière claire, intelligible et non ambiguë. Elles ne doivent pas contenir de clauses illicites ou abusives.

En BtoC, les clauses contraires au droit de la consommation sont réputées non écrites. En BtoB, une clause doit avoir été expressément acceptée pour produire effet (notamment pour les clauses attributives de compétence).

Modalités d’opposabilité

L’entreprise doit prouver que les CGV ont été portées à la connaissance du cocontractant et acceptées. L’absence de mention ou d’accusé de réception peut suffire à les rendre inopposables.

Jurisprudence pertinente

Opposabilité des CGV

  • Cass. com., 6 déc. 2011 : des CGV jointes à une facture ne peuvent être opposables si elles n’ont pas été acceptées lors de la commande.
  • Cass. civ. 1ère, 25 mai 2022 : dans un contrat BtoC, les CGV en ligne doivent être acceptées expressément (case cochée, preuve de l’affichage).

Clauses abusives

  • CJUE, 27 juin 2000, Océano Grupo : la clause qui désigne un tribunal éloigné du domicile du consommateur est abusive.
  • Cass. civ., 5 janv. 2012 : une clause prévoyant des frais de rétractation dans les CGV est illicite.

Risques en cas de CGV absentes ou défectueuses

Inopposabilité des clauses essentielles : le vendeur ne peut pas se prévaloir de délais, de limites de responsabilité ou de réserve de propriété.

Sanctions administratives : en cas d’absence de CGV ou de mentions obligatoires (amende administrative jusqu’à 75 000 €).

Risque contentieux accru en cas de litige commercial.

Bonnes pratiques et recommandations

  • Rédiger les CGV avec l’aide d’un avocat, en adaptant les clauses à chaque typologie de clientèle.
  • Mettre à jour régulièrement les CGV en fonction de l’évolution légale et jurisprudentielle.
  • Prévoir une procédure claire de validation (case « j’accepte », signature).
  • Archiver les versions successives.

Conclusion

Les conditions générales de vente sont bien plus qu’un formalisme contractuel : elles sont un outil de protection juridique, de clarté commerciale et de stratégie de négociation. Bien rédigées, elles permettent de prévenir les conflits, de définir un cadre de responsabilité clair, et de sécuriser les transactions.

Pour les professionnels, leur mise en place ne doit pas être considérée comme une contrainte, mais comme un véritable investissement dans la prévisibilité et la sécurité juridique.

Partager sur les réseaux

ABONNEMENT PRO JURIDIQUE TPE/PME

1490 € HT / an

Inclus :

  • Secrétariat juridique annuel (AG, approbation des comptes, etc.)
  • Conseil illimité en droit des affaires par téléphone/mail/visio
  • Mises en demeure illimitées
  • Analyse et stratégie précontentieuse
  • Assistance en cas de difficultés financières (négociation, sauvegarde, redressement…)
  • Création d’une société

CRÉATION DE SOCIÉTÉ

500 € H.T (hors frais)

Inclus :

  • Rendez-vous en viso avec un avocat (20 à 30 minutes)
  • Conseils personnalisés (choix de la forme juridique, intérêts sociaux, fiscaux)
  • Rédaction des statuts adaptés à votre projet
  • Démarches administratives complètes
  • Immatriculation au RCS

Hors frais administratifs (Greffe, annonce légale, etc.)

Besoin d’une consultation avec un Avocat ?
Prenez rendez-vous en ligne immédiatement !
89 euros TTC

               

Avocat droit bancaire

Défense et conseil de vos intérêts, avocat en droit du crédit, en droit des moyens de paiement ou en réglementation bancaire. 

avocat droit des sociétés

Avocat en défense et conseil sur les litiges entre associés, sur la responsabilité des dirigeants, litiges R.C.S ou la gestion juridique des sociétés

Avocat droit commercial

Défense et conseil de vos intérêts sur les fonds de commerce et sur les baux commerciaux, ainsi que sur l’ensemble des relations et contrats commerciaux

avocat recouvrement de créances

Recouvrement de créances , par l’injonction de payer, le référé ou la procédure au fond.

Découvrez nos packs recouvrement de factures impayées.

Entrer en contact

Avoir une estimation gratuite ou prendre rendez-vous

Secret professionnel

Personne ne sera informé de nos échanges et de son contenu.

Sécurité

L’ensemble des transferts de fonds sont placés sur le compte de la CARPA.

Fidélité

L’engagement de loyauté à l’égard de son client est l’un des principe essentiel de la déontologie des avocats. 

Compétence

L’avocat bénéficie d’une expertise en droit et suit une formation annuelle d’actualisation lui permettant d’assurer un service juridique d’excellence.