Création SARL : Guide juridique complet pour les entrepreneurs

par | 21 Mai, 2025 | Articles droit des sociétés, Exprime Avocat

Créer une SARL (société à responsabilité limitée) offre un cadre sécurisant grâce à la responsabilité limitée des associés. Cette étape impose certaines formalités de création et obligations fiscales. Dans cet article, nous expliquons en termes simples toutes les démarches de création d’une SARL, le régime fiscal applicable (impôts, TVA, traitement des rémunérations et dividendes), la responsabilité de chacun (associés et gérant), ainsi que les avantages et inconvénients juridiques de la SARL par rapport à d’autres statuts.

Qu’est-ce qu’une SARL ?

La SARL est une société commerciale dotée de la personnalité morale, distincte de ses associés. Elle peut être créée par au minimum 2 associés (sauf cas particulier de l’EURL à associé unique) et au maximum 100 associés, personnes physiques ou morales. Aucun capital social minimum n’est imposé par la loi, il est possible de constituer une SARL avec 1 € symbolique. En pratique, les fondateurs apportent souvent quelques centaines ou milliers d’euros pour crédibiliser le projet. Ces apports forment le capital social, en échange duquel les associés reçoivent des parts sociales de la société.

Une caractéristique majeure de la SARL est la responsabilité limitée : les associés ne sont responsables des dettes sociales qu’à hauteur de leurs apports en capital, ce qui protège leur patrimoine personnel. Par exemple, si vous apportez 5 000 € en capital, vous ne pourrez pas être tenu au-delà de ce montant pour les dettes de la société. Toutefois, le gérant de la SARL (la personne qui dirige la société) peut voir sa responsabilité personnelle engagée en cas de faute de gestion. Par exemple, à défaut de réunir les assemblées générales ou encore de procéder à l’approbation des comptes annuelles. En outre, s’il tarde à déclarer la cessation de paiements en situation de faillite, il pourra être condamné à couvrir une partie des dettes sur ses biens propres. De même, si un associé ou gérant se porte caution personnelle d’un emprunt bancaire de la SARL, il devra honorer cet engagement sur son patrimoine privé le cas échéant. En dehors de ces situations exceptionnelles, la structure SARL protège efficacement les entrepreneurs en limitant les risques financiers.

La SARL convient à la plupart des activités commerciales, artisanales, industrielles ou libérales non réglementées. Certaines professions spécifiques (par exemple débit de tabac, assurance, professions libérales réglementées) ne peuvent adopter ce statut et doivent créer des formes particulières (SELARL pour les professions libérales, etc.). Pour la grande majorité des créateurs d’entreprise, la SARL représente un cadre juridique rassurant, avec des règles de fonctionnement fixées par le Code de commerce, ce qui apporte stabilité et sécurité dans la gestion.

Les démarches de création d’une SARL

La création d’une SARL implique de respecter plusieurs étapes administratives obligatoires. Voici les principales démarches à effectuer pour immatriculer votre société :

  1. Rédaction des statuts de la SARL : Les statuts sont le contrat fondateur de la société. Ils contiennent toutes les informations essentielles sur l’entreprise (dénomination sociale, objet social, adresse du siège, montant du capital, répartition des parts, modalités de décision, etc.). La rédaction des statuts est une étape essentielle et doit être effectuée par écrit, puis signée par tous les associés.
  2. Dépôt du capital social : Une fois le capital fixé (en numéraire et éventuellement en nature), chaque associé doit libérer son apport. Pour les apports en numéraire (sommes d’argent), il est obligatoire de verser au moins 20 % du montant lors de la création, le solde pouvant être libéré dans les 5 ans suivant l’immatriculation. Les fonds sont déposés sur un compte bloqué (compte bancaire au nom de la société en formation, chez un notaire ou à la Caisse des dépôts). Une attestation de dépôt des fonds sera délivrée, document indispensable pour la suite des formalités. Notez qu’il n’existe pas de minimum légal, mais un capital trop faible peut limiter la crédibilité vis-à-vis des partenaires financiers.
  3. Domiciliation et documents annexes : Domiciliez la société (déclarez l’adresse du siège social et fournissez-en le justificatif). Le gérant doit également fournir des documents personnels, notamment une copie de pièce d’identité et une déclaration sur l’honneur de non-condamnation datée et signée. Ces éléments compléteront le dossier à déposer.
  4. Publication d’un avis de constitution : La loi impose de publier un avis de création de la société dans un journal d’annonces légales du département du siège social. Cet avis doit mentionner les principales informations de la SARL (dénomination, forme juridique, capital, adresse, objet, identité du gérant, etc.). Une fois l’avis publié, le journal vous remet une attestation de parution, qui devra être jointe au dossier d’immatriculation.
  5. Dépôt du dossier et immatriculation : Réunissez toutes les pièces constitutives (statuts signés, justificatif de siège, attestation de dépôt des fonds, attestation de parution de l’annonce, pièce d’identité et déclaration de non-condamnation du gérant, etc.) puis déposez le dossier d’immatriculation sur le site du guichet unique des entreprises. Après validation par le greffe, la société sera inscrite au RCS et vous recevrez l’extrait Kbis, preuve de l’existence légale de la SARL. Le capital bloqué pourra alors être débloqué sur le compte de la société et vous pourrez démarrer l’activité officiellement.

Le régime fiscal de la SARL

Du point de vue fiscal, la SARL offre deux régimes possibles pour l’imposition de ses bénéfices : l’impôt sur les sociétés (IS) par défaut, ou l’impôt sur le revenu (IR) sur option dans certains cas. Il convient également de connaître le fonctionnement de la TVA pour une SARL, ainsi que le traitement fiscal des rémunérations du gérant et des dividendes versés aux associés.

Impôt sur les bénéfices : IS par défaut, IR sur option

Par défaut, une SARL est soumise à l’impôt sur les sociétés (IS) : la société paye 25 % d’impôt sur ses bénéfices imposables. Les petites sociétés (<10 M€ de CA, capital majoritairement détenu par des particuliers) peuvent bénéficier d’un taux réduit à 15 % sur une partie de leurs bénéfices (jusqu’à environ 42 000 €).

Sous certaines conditions, la SARL peut opter pour l’impôt sur le revenu (IR). C’est possible pour une SARL de famille (entre parents d’une même famille) sans limite de durée, ou pour toute SARL créée depuis moins de 5 ans (option valable 5 ans maximum). Dans ce régime, la société ne paie pas d’impôt elle-même : chaque associé est imposé directement sur la part du bénéfice qui lui revient. Cette transparence fiscale peut être intéressante pour une jeune entreprise en perte ou à faible profit, afin que les associés imputent le résultat sur leur propre imposition.

TVA et autres taxes

Comme toute entreprise, une SARL est en principe assujettie à la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) sur ses ventes de biens ou de services. Elle doit facturer la TVA à ses clients et la reverser à l’État après déduction de la TVA payée sur ses propres achats. Cependant, une petite SARL dont le chiffre d’affaires annuel reste en dessous des seuils de la franchise en base de TVA (environ 85 000 € pour les activités de commerce, et 37 500 € pour les prestations de services) peut choisir de ne pas facturer la TVA à ses clients. Dans ce régime, les factures sont émises hors taxes avec la mention légale « TVA non applicable – art. 293 B du CGI », et en contrepartie la société ne récupère pas la TVA sur ses propres achats.

Rémunération du gérant et imposition des dividendes

Le gérant de SARL peut être rémunéré pour ses fonctions de mandataire social, et s’il est également associé, il peut percevoir des dividendes sur les bénéfices distribués. Ces revenus sont imposés chacun dans leur catégorie fiscale propre.

  • Rémunération du gérant : Si le gérant est payé, son salaire (appelé techniquement « rémunération de mandat social ») est déductible du bénéfice imposable de la SARL en régime IS. Fiscalement, le gérant déclare cette rémunération dans ses revenus traitements et salaires, avec un abattement forfaitaire de 10 % pour frais professionnels (ou la déduction de ses frais réels). La rémunération du gérant est donc soumise à l’impôt sur le revenu selon le barème progressif, comme un salaire classique.
  • Dividendes des associés : Par défaut, les dividendes versés aux associés sont soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 %. Ainsi, l’imposition est acquittée à la source et l’associé n’a pas d’impôt supplémentaire à payer (hors déclaration informative). Alternativement, il est possible d’opter pour l’imposition des dividendes au barème progressif de l’IR : dans ce cas, un abattement de 40 % s’applique sur le montant du dividende avant de l’ajouter aux autres revenus de l’associé pour imposition selon sa tranche d’impôt. Les dividendes sont dans tous les cas à déclarer comme revenus de capitaux mobiliers.

Responsabilité des associés et du gérant de SARL

L’un des atouts majeurs de la SARL est la responsabilité limitée des associés aux apports. En cas de difficultés financières ou de dettes, les associés ne risquent de perdre que le montant de ce qu’ils ont apporté au capital, et aucun créancier ne peut saisir leurs biens personnels pour régler les dettes de la société. Cette protection s’applique tant que les associés se comportent loyalement. Il existe cependant des exceptions à la règle : si un associé s’est engagé à titre personnel (par exemple en cautionnant un prêt bancaire de la SARL), il demeure responsable de cet engagement sur son patrimoine propre. De même, en cas de fraude ou de faute de gestion grave, le voile de la responsabilité limitée peut être levé par un juge, ce qui expose les associés fautifs à des poursuites sur leurs biens personnels.

Le gérant de SARL dispose de pouvoirs étendus et doit les exercer conformément à l’intérêt de la société. En cas de faute de gestion (par exemple une gestion frauduleuse ou un retard fautif à déclarer la faillite), sa responsabilité civile peut être engagée : un gérant fautif peut être condamné à indemniser les dommages ou même à payer les dettes sociales sur ses fonds propres (action en comblement de passif). Par ailleurs, des sanctions pénales sont prévues en cas d’infractions du gérant (abus de biens sociaux, fraude, etc.). Ces cas restent rares et, dans la pratique, un gérant prudent et honnête n’engage pas sa responsabilité personnelle au-delà de son apport.

Avantages et inconvénients de la SARL par rapport aux autres statuts

Avant de choisir ce statut, il est important d’en peser les avantages et inconvénients par rapport à d’autres formes juridiques courantes (entreprise individuelle, SAS, SA, etc.). Voici un récapitulatif des principaux points forts et points faibles de la SARL :

Avantages de la SARL

  • Responsabilité limitée des associés : Atout majeur : le patrimoine personnel des associés n’est pas engagé au-delà de leurs apports en cas de dettes de l’entreprise.
  • Régime social avantageux pour le gérant majoritaire : En tant que travailleur non salarié (TNS), le gérant majoritaire d’une SARL acquitte des cotisations sociales bien plus faibles que s’il relevait du régime général. Cela signifie qu’à budget égal pour l’entreprise, le gérant peut percevoir une rémunération nette plus élevée, ce qui représente une économie de charges non négligeable chaque année.

Inconvénients de la SARL

  • Formalisme de création et de gestion : Créer une SARL implique des démarches et formalités plus lourdes qu’une entreprise individuelle (rédaction de statuts, tenue de comptabilité, assemblées, approbation des comptes annuelles,  etc.). Ce formalisme administratif peut être perçu comme une contrainte inhérente à la structure sociétaire.
  • Moins de souplesse qu’une SAS : La SARL est régie par des règles plus strictes qu’une SAS. Par exemple, toute cession de parts à un tiers est soumise à l’agrément préalable des autres associés, ce qui ralentit l’entrée de nouveaux investisseurs. La SAS offre au contraire une grande liberté statutaire, appréciée pour les startups à capital ouvert.
  • Régime social du gérant moins protecteur : Le gérant TNS n’a pas droit à l’assurance chômage et cotise moins pour la retraite, ce qui réduit sa protection sociale par rapport à un dirigeant assimilé salarié. Souvent, il doit souscrire des assurances privées complémentaires, ce qui atténue l’économie réalisée sur les cotisations.
  • Traitement des dividendes du gérant majoritaire : Les dividendes versés à un gérant majoritaire de SARL sont assujettis aux cotisations sociales au-delà de 10 % du capital (et réserves). À l’inverse, dans une SAS, les dividendes du dirigeant ne supportent pas de cotisations, ce qui rend ces revenus plus avantageux dans la SAS que dans la SARL.

Conclusion : lancez-vous dans la création de votre SARL

La création d’une SARL est une aventure accessible et sécurisante pour démarrer votre activité en limitant les risques. Vous disposez désormais de toutes les clés pour passer à l’action. Si vous êtes prêt à vous lancer, rassemblez les documents nécessaires (statuts, attestations, etc.), et faites-vous accompagner de nos services si besoin. Une fois votre Kbis obtenu, votre projet d’entreprise prendra officiellement vie.

N’attendez plus : créez votre SARL dès aujourd’hui ! Vos ambitions entrepreneuriales n’attendent que cela.

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